lundi 6 décembre 2010

Ici. Encore.

Ici. Un champ. Mon corps entre ciel et ciel, caressé par les étoiles. Vaincre la gravité, à tout moment. En attendant les ailes, et la dernière saison. Un chant s'élève, et avant de retomber flotte un moment, saluant élégamment la lune vague qui orne ce temps. Cette mélancolie douce et fragile, face à ce qui est perdu dans le royaume des exils, sans jamais complètement disparaitre. La nuit un rythme qui nait dans le cœur qui bat puis se déploie couleurs et espace. Un rythme qui pulse, vie et amour, entremêlés, joie et fureur, danse nécessaire.

Ici. Un lac. Mon corps entre les eaux. Caressé par des esprits élémentaires. Si près d'une origine indiscernable. Et si loin. Dans les eaux obscures, lu par les flux, silence immergé dans le silence, je me vis vivant dans le vivant. Et je suis le calme abyssal d'un lac sombre sous un ciel clair. Ici, parmi des créatures aveugles, qui dans l'obscurité inventent la lumière comme l'accomplissement d'une promesse ancestrale. Ici, immuable éternité, où tout se meut et tout est conservé. Ici, un feu froid persiste et se perpétue, infaillible.

Ici. Parfois. Ton corps un pays qui me rêve et se révèle. Ton corps jouvence me tremble dans les remous du plaisir. Ton abandon trompe mes résistances. Tes yeux sont ce phare qui me guide vers le naufrage. Je t'aime, peut-être, mais j'ai d'abord aimé ces récifs qui ne cessent de se briser et renaitre contre ma volonté d'annihilation et de vie. Ton corps plus fertile que toutes les terres que j'ai parcouru, plus humide que toutes ces banquises qui me hantent. Ton corps, ici, mes ailes, mes chaînes, mon sommeil tant attendu. Ton corps, ici, joyau vif qui orne ma folie.

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