vendredi 11 février 2011

...et parfois (N° 729, 731, 738, 739)

...et parfois
dans l'angle mort
le point aveugle
le trouble
abandonne la douceur
pour embrasser la panique
je tremble certainement
mais ce n'est pas moi
c'est la tempête
et cet espoir
aux crocs acérés
la morsure.

...et parfois un coeur. Un coeur, juste ça. Un battement régulier et irrégulier. Un sursaut par-ci, par-là, de rêve et d'excitation. Un coeur. Un rythme vivant. Et parfois sang. Sans blessure. Rêveur oxygéné. Le monde certainement. Étendu aux infinis. Flèche par flèche. Arc tendu. Coeur caché, haché, fendu. Un coeur. Juste ça. Parfois. 

Et parfois, un hurlement
un cri pour déchirer le temps
insupportable condition
inacceptables situations
J'ai rêvé de toi
et d'une révolution
l'impossible est impossible
qu'ils disaient
mais. oh! grand mais!
toi, moi et les machines
nous serons tous dépassés
envahis
oubliés
et parfois le soulèvement
la vague folle qui émerge
issue de la nuit du temps
parfois une révolution
une nouvelle grammaire
une nouvelle conjugaison
désir et résolution
la douleur, la mort
et la résurrection.

Et parfois, un envol. Des ailes. Des ailes déployées. Le défi, ingurgité, ravalé. Et enfin. Enfin accepté. Le défi, comme un rêve devenu réalité. Un atout enfin dévoilé. Soi-même. Enfin révélé.
Des ailes. Comme une évidence.

Et parfois, la vibration électrique. La vague sauvage. L'emportement incontrôlable.
et parfois
et parfois incontrôlés
nos désirs enfin dénudés
comme je te rêve
et je continue à rêver
enfin nos corps
parfois unis réunis retrouvés.

L'évidence d'un monde, parfaitement.
L'évidence d'un rêve, certainement.
Le mystère que tu es. Que tu restes. 
Mystère sacré de la rencontre. De la conscience partagée. De toute cette ivresse.
Cette sensibilité.
Parfois le flamboiement. Parfois le dévoilement.
et vibrer
entiers, exister.
Les corps si proches.
Vrais.

Et parfois mon ombre qui se décale, se décolle. Et qui va errer dans les mélodies d'un paysage fou. Et parfois mon ombre me quitte me laissant errer dans des pensées méconnues. Pérégrinations de mon ombre, que je ne croise jamais dans mon errance. Quand la ville m'arrache et m'inocule sa folie, mon ombre, elle, se réfracte dans les espaces et rêve de chaos, d'auteurs obscurs et de révolution. Mon ombre, elle, dans le corps de la pénombre, s'invente des perspectives, des projections. Mon ombre perce les murs, traverse les frontières et t'espionne impunément. Elle s'intègre comme un objet familier dans ton intimité.
Et parfois mon ombre qui revient, ivre et changée. Elle reprend, sans un mot, sa place. Comme si de rien n'était. Mais nous voilà tous les deux irrévocablement métamorphosés. Et avec nous la lumière, la couleur et la vérité.


...

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