jeudi 17 février 2011

Tempête

Et ici, je me nomme tempête.
Je me nomme ravage. Peut-être par complaisance. Je me nomme tempête pour contempler la ligne folle de nos destins. Pour me moquer de mon ombre qui prône l'espoir et promet la victoire. Nous le savions. Nous ne serons jamais sauvés.

Et ici. je me nomme tempête.
Je refuse de contempler le désastre. Je refuse de m'écrouler dans la déchirure. Je passe et me transforme et m'éteins, ivre de mon désir, tributaire de ma fureur.

Je ne suis rien. Rien d'autre qu'un phénomène. Rien que la rencontre des éléments. Je ne suis rien. Je ne pense à rien. Je ne ressens rien. Du moins, je prétends. J'erre et je traverse et je détruis et j'emporte et je déplace et je réinvente et je casse et je dévore et je change et je change et je change.

Je me nomme tempête.
Pour le meilleur et pour le pire. Pour l'inconditionnelle folie. Pour l'espace déchainé. Pour les passions de la nature. Pour le meilleur en nous. Pour nos penchants pour le pire.

Je me nomme tempête.
Et rien ne m'arrêtera, ni murs, ni incantations, jusqu'à ce que mon rêve s'épuise ou que les grands cyclones m'aspirent vers des mondes inconnus.

Et je te nomme tempête.
pour tout l'amour que je te porte
et tous mes rêves de désastre.

Je te nomme tempête
pour m'envoler dans ton sillage
et ne rien laisser derrière mon envol.

Je te nomme tempête
pour errer avec toi de monde en monde
et pour que rien ne nous résiste.

Ici.
Je me nomme tempête.
Apaisé au centre de ma colère, je n'ai pas d'égards pour les idoles. Qu'elles soient d'effort ou de crainte. Je n'ai pas de respect pour les frontières. Qu'elles soient de fer ou de pensée.
Je nais, grandis, explose et m'en vais, emportant dans l'éternité chants et chuchotements, emportant cris et paroles, emportant l'élan de la vie, l'ivresse du temps.

Je ne suis rien. Et je suis l'éclair, le tonnerre et le vent. Je suis la terre quand, vers le ciel, elle s'élève. Je suis le ciel quand, sur la mer, il s'étend. Je suis la nuit quand ton corps se soulève. Je suis l'aube quand, de la lumière, tu rêves.

Je me nomme tempête.
Et je suis sans forme, pour m'écouler dans tes rondeurs. Et je suis sans nom, pour épouser ta grandeur.
Je suis sans espoir, pour embrasser tes limites. Je suis sans mémoire, pour ne pas craindre ta fuite.
Je suis sans croyance, pour n'avoir d'yeux que pour toi. Je suis sans cœur, pour laisser mon amour palpiter en toi.

Je me nomme tempête.
Sans foi ni loi. Je suis insécurité. Et la peur n'est jamais de mon côté.
Pour frôler ton incandescence, je suis prêt. Je suis prêt. 
Je suis prêt à toutes, toutes, toutes les violences.

Et je nous nomme tempête.


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